Côte d'Ivoire : Alassane Ouattara, "la candidature de trop"
Description
A la Une de la presse, mercredi : l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat en Côte d’Ivoire ; les commémorations à Téhéran en hommage aux victimes de la guerre de 12 jours d'Israël ; la répression tous azimuts de l’opposition en Iran comme en Russie ; une (très) jeune nageuse exceptionnelle ; et les bienfaits des espaces aquatiques.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
À la Une de la presse, mercredi 30 juillet, l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat en Côte d’Ivoire.
"Alassane Ouattara dit oui aux appels du peuple", et Le Patriote lui dit : "Merci président", en vantant "le don de soi" du chef de l’État, dont l’annonce de la candidature à la présidentielle d’octobre prochain aurait été célébrée par "des millions d’Ivoiriens en liesse". Nettement moins enthousiaste, Le Quotidien d’Abidjan rappelle que cette nouvelle candidature est décriée par l’ensemble des partis d’opposition, qui demandent à Alassane Ouattara de partir ou du moins d’ordonner une révision de la liste électorale pour y réintégrer ses principaux opposants – dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro, et Charles Blé Goudé.
Au Burkina Faso, L’Observateur Paalga annonce "la fin d’un faux suspense" car "il ne faisait pas l’ombre d’un doute, selon lui, que le chef de l’État ivoirien repartirait pour un tour de piste". Le journal se demande toutefois "s’il est bien sage de s’accrocher à un fauteuil présidentiel qui ressemble plus à un trône qu’autre chose". Même verdict pour Le Pays, autre quotidien burkinabé, qui considère qu’Alassane Ouattara "a choisi de marcher dans les pas de certains de ses pairs du continent, Paul Biya au Cameroun, Denis Sassou N’guesso au Congo, Teodore Obiang Nguema en Guinée équatoriale, Paul Kagame au Rwanda, et Faure Gnassingbé au Togo, qui refusent s’imaginer une autre vie en-dehors du pouvoir".
Le régime iranien "surjoue l’unité nationale"
Imagine-t-il une vie en-dehors du pouvoir ? À Téhéran, Ali Khamenei a présidé mardi les commémorations en hommage aux victimes de la guerre de 12 jours d'Israël contre l'Iran. La rencontre, à cette occasion, entre le Guide suprême et les familles des victime, fait la Une du Tehran Times, qui cite sa promesse que l’Iran "ne cèdera ni sa religion ni son savoir" – un discours à l’intention des "États-Unis criminels", accusés de vouloir détruire "la foi, le savoir et l'unité de la nation iranienne".
Plus d’un mois après les frappes israéliennes et américaines, le régime iranien "surjoue l’unité nationale" et Le Figaro évoque un pouvoir "aux abois" face à une population frappée par une sécheresse "inquiétante" et de nombreuses coupures d’électricité, sur fond de "crise économique". Le journal soutient que les frappes du mois dernier ont ouvert "un débat inédit", y compris au sein du régime, "sur l’urgence de tourner la page". Le Figaro cite notamment l’appel de l’opposant réformiste Mir Hossein Moussavi, qui a publié le 10 juillet une déclaration demandant la libération des prisonniers politiques et un référendum sur la formation d’une Assemblée constituante et la rédaction d’une "nouvelle Constitution". Un appel signé par près de 800 personnalités politiques, avant de trouver un écho assez large dans la société civile, d’après le journal.
Mais les dirigeants semblent plutôt vouloir continuer à jouer leur survie par la corruption et la répression. Iranwire fait état de "l’ultimatum" des autorités aux opposants : la suppression des publications critiquant la guerre entre Israël et l'Iran, sur les réseaux sociaux ou le blocage pur et simple de leurs téléphones. "La capitulation politique ou l’exil numérique".
En Russie, la répression tous azimuts de l'opposition
La répression tous azimuts de l’opposition est également pratiquée en Russie, grande alliée de l’Iran. Le Monde revient sur le procès en cours de plusieurs membres de "Vesna", le "printemps" en russe. Cette organisation défend depuis près d’une décennie "la construction d’une nouvelle Russie fondée sur la liberté et les droits humains", donc anti-Poutine, et s’oppose très clairement à l’invasion de l’Ukraine. Six militants de Vesna ont été arrêtés au printemps 2023. Parmi eux, Anna Arkhipova. Poursuivie notamment pour participation à "une communauté extrémiste", cette jeune étudiante encourt jusqu’à quinze ans de prison.
Elle est l’une des quelque 1 500 prisonniers politiques russes dont fait aussi partie Olga Komleva. Novaya Gazeta rapporte que cette journaliste a été condamnée, mardi, à 12 ans de prison pour avoir "participé aux activités d'une communauté extrémiste" en travaillant avec Alexeï Navalny, l’opposant au Kremlin mort en détention. Le journal d’opposition russe fait aussi état de l’arrestation, toujours mardi, d’Ivan Apostolevsky, un élu communiste de Saint-Pétersbourg, pour avoir partagé des contenus d'une "organisation extrémiste" – une publication sur les réseaux sociaux datant de 2017 dans laquelle il mentionnait Alexeï Navalny.
"La petite fille d’acier" qui fait polémique aux Mondiaux de natation
Un mot des Mondiaux de natation qui se déroulent à Singapour, où une jeune Chinoise affole les chronos et provoque la polémique. Yu Zidi, 12 ans, a frôlé une médaille lundi en terminant au pied du podium du 200 m 4 nages, loupé pour trois minuscules centièmes de seconde seulement.
Une performance à très haut niveau et à un très jeune âge qui étonne autant qu’elle interroge. "Aberration réglementaire et physiologique", d’après L’Equipe, qui cite la déclaration désarmante de cette toute jeune fille : "On considère les épreuves de 4 nages comme les plus dures. Moi, c'est comme s'il s'agissait de différentes cuisines, et ça m'amuse de penser à de délicieuses nourritures pendant que je m'entraîne".
Si Le Monde cite plusieurs exemples de nageuses ayant démarré leur carrière très tôt, comme l’Américaine Katie Ledecky, championne olympique à 15 ans. Le journal s’interroge sur l’impact physique et mental d’une carrière débutée si jeune, d’autant que Yu Zidi est déjà très populaire en Chine, où elle surnommée "la petite fille d’acier".
Yu Zidi, à laquelle on souhaite de pouvoir aussi flâner dans l’eau, qu’il s’agisse de l’eau des bassins, ou mieux, des lacs, des rivières ou des océans. The Washington Post rappelle les bienfaits physiques, psychologiques et même sociaux, des espaces aquatiques, dont l’une des vertus est de faire naître ce qu’une étude qualifie de "fascination douce", ou "attention sans effort" – ou comment les éléments animés de l'eau, le clapotis des vagues, le reflet des oiseaux survolant un étang, sont suffisamment captivants pour retenir l’attention mais suffisamment doux, aussi, pour permettre à l’esprit de vagabonder, de réfléchir, de rêver.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7 h 20 et 9 h 20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.